Le cancer est une réalité dévastatrice qui résulte de la multiplication anarchique de certaines cellules de l’organisme. Ces cellules, à l’origine normales, perdent leur équilibre et se multiplient de manière incontrôlée. Initialement, cette prolifération survient localement, puis elle envahit le tissu avoisinant. Finalement, ces cellules malignes se propagent à des endroits distants du corps, formant des métastases. Le terme « cancer » est un parapluie qui englobe une vaste gamme de maladies, chacune ayant des caractéristiques uniques, des antécédents, des facteurs de risque, des procédures diagnostiques, des approches thérapeutiques et des pronostics spécifiques.
En 2023, on prévoit que 433 136 nouveaux cas de cancers seront diagnostiqués en France. Cela représente une augmentation considérable par rapport à 1990, avec une progression de 98% chez les hommes et de 104% chez les femmes. Ces chiffres alarmants soulignent l’ampleur du défi que représente le cancer pour la société.
Les cancers touchent davantage les hommes, avec 57% des nouveaux cas (soit 245 610 cas), tandis que les femmes comptent pour 43% des cas (soit 187 526 cas). La répartition de l’incidence, ainsi que la mortalité associée à certains types de cancer, reflète les facteurs de risque bien connus tels que le tabagisme et la consommation d’alcool. En effet, ces deux comportements sont responsables de cancers des voies respiratoires, de la bouche, du pharynx, de l’œsophage, du foie et du larynx. Chez les hommes, le cancer du poumon est également en grande partie lié au tabagisme.
Les Hauts-de-France se trouvent être la région la plus touchée par le cancer en France. Les facteurs de risque classiques tels que le tabac et l’alcool sont à l’origine de cette situation, augmentant le nombre de cas de cancer de la bouche, du pharynx, de l’œsophage, du foie et du larynx. Chez les hommes, ces facteurs majeurs de risque contribuent à hauteur de 29% (tabac) et 8,5% (alcool) des nouveaux cas de cancers masculins. Ils sont suivis de près par des facteurs tels que l’alimentation et certaines expositions professionnelles, chacun étant responsable de 5,7% des nouveaux cas de cancers masculins.
Chez les femmes, le tableau est différent. Les principaux facteurs de risque pour les cancers féminins sont le tabac, l’alcool, le surpoids et l’obésité, contribuant respectivement à 9,3%, 7,5%, et 6,8% des nouveaux cas de cancers. Cette différence de prévalence de certains facteurs de risque entre les sexes souligne la complexité de la maladie et l’importance d’adapter les approches de prévention et de sensibilisation en fonction des populations concernées.
Des programmes de dépistage nationaux pour lutter contre le cancer ont été mis en place en France. Ces programmes ciblent trois types de cancer : le sein (initié en 2004), le colorectal (lancé en 2008-2009) et le col de l’utérus (mis en œuvre en 2018-2019). Ces initiatives visent à améliorer la détection précoce de ces cancers, ce qui permet de mettre en place des traitements plus efficaces et d’augmenter les chances de guérison.
Depuis 2003, la France a adopté une approche intégrée de lutte contre le cancer grâce à une série de Plans Cancer successifs. Le premier plan, de 2003 à 2007, a joué un rôle essentiel dans la structuration de la cancérologie en France et a conduit à la création de l’Institut national du cancer (INCa). Cette entité est chargée de coordonner les efforts de lutte contre le cancer, de la recherche au suivi des patients survivants.
Le Plan Cancer 2009-2013 a mis l’accent sur la personnalisation des soins et le déploiement d’innovations thérapeutiques. En intégrant des approches plus spécifiques et ciblées, ce plan cherchait à améliorer la qualité de vie des patients tout au long de leur parcours de soins.
Le Plan Cancer 2014-2019 a continué sur cette voie en plaçant les besoins des patients et de leurs proches au cœur de ses préoccupations. Il a notamment instauré le « droit à l’oubli » pour les patients atteints de cancer, permettant aux survivants de souscrire à une assurance emprunteur sans surprime, au terme de leur traitement. Cette mesure vise à améliorer la qualité de vie des survivants en éliminant les obstacles financiers et en favorisant leur réintégration dans la société.
Une stratégie décennale de lutte contre le cancer succédera à ces Plans Cancer successifs. Cette nouvelle approche vise à relever les défis actuels et futurs liés à la lutte contre le cancer, en intégrant les dernières avancées de la recherche et en répondant aux besoins des patients et de leurs familles. Elle reflète l’engagement continu de la France pour améliorer la prévention, la détection, le traitement et le soutien des personnes touchées par le cancer.
En conclusion, le cancer est un problème de santé publique majeur en France et dans le monde. L’augmentation constante du nombre de cas met en évidence la nécessité d’une action continue dans la prévention, la recherche et les soins. Les Plans Cancer successifs en France ont constitué des étapes cruciales dans la lutte contre cette maladie. Une stratégie décennale s’annonce comme une opportunité de relever les nouveaux défis posés par le cancer et de poursuivre les progrès dans la compréhension et la prise en charge de cette maladie complexe.